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division.

élément : L’imagination sensible, la réminiscence, cette faculté qui conserve les images. Celles-ci pénètrent dans l’esprit par les sens ; elles s’y coordonnent sous l’influence des notions générales avec lesquelles l’imagination active les met en rapport et les ramène à l’unité. Par là, les réalités du monde extérieur se spiritualisent en quelque sorte, tandis que les idées à leur tour se matérialisent dans l’imagination et se présentent à la conscience sous une forme sensible, visible.

Ce triple mode de perception fournit la division connue : 1o Arts du dessin, qui représentent leurs idées par les formes visibles et les couleurs ; 2o Art musical ou des sons ; 3o Poésie qui, comme art de la parole, emploie le son simplement comme signe, et s’adresse par cet intermédiaire à l’ame, à l’imagination, la sensibilité, l’esprit. Si l’on veut, cependant, s’arrêter ainsi au côté sensible comme dernier fondement de la division, on se trouvera bientôt embarrassé au sujet des principes ultérieurs, parce que le caractère qui sert de base à la division, au lieu d’être tiré de l’idée concrète de la chose même, est le plus superficiel. Nous avons donc à chercher un principe de classification plus profond, à l’aide duquel nous puissions établir un lien systématique entre tous les points de cette troisième partie.

L’art n’a d’autre destination que d’offrir à l’imagination et aux sens la vérité telle qu’elle est, dans sa totalité, en harmonie avec le monde réel et visible.