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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/472

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son développement historique.

elle, en particulier, que les simples descriptions, telles qu’on doit souvent s’en contenter, ne suffisent pas. Toutefois, au milieu de cette multiplicité infinie de formes diverses où elle se déploie, et où ces caractères se particularisent en une foule d’ouvrages différents, ceux-ci apparaissent d’abord comme une variété confuse qui, n’étant ni coordonnée ni classée, laisse peu voir leur originalité propre. Ainsi, par exemple, la plupart des galeries, lorsque, pour chaque tableau, on n’a pas déjà fait connaissance avec le pays, le temps, l’école et le maître auxquels il appartient, n’apparaissent que comme une succession insignifiante, au milieu de laquelle on ne sait comment s’orienter. Ce qu’il y a, par conséquent, de plus convenable pour l’étude et l’appréciation philosophique des œuvres de la peinture, c’est une exposition historique. Nous aurons bientôt l’occasion d’admirer, dans la galerie de tableaux du Musée royal érigé ici, une pareille collection, rangée dans l’ordre historique ; collection unique et inappréciable en son genre[1]. On pourra clairement reconnaître non seulement l’histoire extérieure de la peinture, dans le développement de la partie technique de l’art, mais son histoire intérieure et son progrès essentiel, dans la distinction des écoles, des sujets, de leur conception et de leur mode d’exécution. C’est uniquement par ce spectacle vivant que l’on peut se

  1. Ces mots sont extraits du Cours de 1829, 17 février.