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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/473

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peinture.

former une idée du commencement de l’art, enchaîné d’abord au type traditionnel et stationnaire, puis, s’animant à la recherche de l’expression et du caractère individuel, s’affranchissant de l’immobilité et de l’inertie des figures ; que l’on suit son progrès dans l’action dramatique, dans l’habileté à grouper les figures, et dans la magie du coloris ; de même que l’on saisit la différence des écoles, qui, ou traitent les mêmes sujets d’une manière originale, ou se distinguent par la différence de leurs conceptions.

Ce n’est pas seulement pour l’étude ordinaire de la peinture, mais encore pour un examen et une exposition scientifiques que le développement historique de la peinture est d’une grande importance. Les sujets que j’ai indiqués, le mode d’exécution et l’emploi des matériaux, les caractères essentiels de la conception, tout obtient ici une existence vivante dans une succession conforme à la nature des choses, et dans une intéressante variété. — Je dois donc jeter un coup d’œil sur ce développement et en faire ressortir les points principaux.

En général, voici en quoi consiste le progrès : Au début, des sujets religieux conçus sous une forme typique, une simple disposition architectonique, des couleurs peu perfectionnées. Ensuite, la vérité, l’individualité, la beauté vivante des personnages, la profondeur du sentiment, le charme et la magie du coloris s’introduisent, de plus en plus, dans les situations religieuses ; jusqu’à ce que l’art, s’appli-