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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/475

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peinture.

d’une manière animée, sont nuls, ou n’ont atteint qu’un très faible développement. Or, comme on s’arrête ainsi à un type unique et identique, précédemment fixé, la liberté de la production artistique a une carrière très restreinte. L’art de la peinture et le travail de l’artiste dégénérèrent fréquemment en métier et furent, dès lors, sans vie et sans inspiration, même lorsque ces manœuvres, comme ceux qui travaillaient les vases antiques, avaient sous les yeux d’excellents modèles qu’ils pouvaient imiter dans les poses, le jet des plis, etc. — Un pareil type de peinture couvrit aussi d’un art triste les contrées de l’occident ravagé, et se propagea principalement en Italie. Mais, ici, se révéla de bonne heure, quoique d’abord dans de faibles commencements, la tendance a ne plus s’en tenir à des figures et à un mode de représentation fixes. On s’efforce, quoique par des essais grossiers, d’aller au-devant d’un plus haut développement. Au contraire, comme le dit M. de Rhumor (Rech. Italiennes, p, 279), quand on considère les tableaux byzantins représentant les madones grecques ou le Christ « on voit, même dans les exemples les plus favorables, qu’ils sont nés comme de momies et que l’on renonce d’avance à tout perfectionnement ultérieur. » De même, les Italiens, déjà avant l’époque de leur développement artistique original dans la peinture, tendaient, à l’opposé des Byzantins, vers une conception plus spiritualiste des sujets chrétiens. Le savant déjà cité (I. p.