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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/476

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son développement historique.

280) indique, comme un exemple remarquable de cette différence, la manière dont les Grecs et les Italiens représentaient le corps du Christ dans le crucifiement. « Les Grecs, dit-il, familiarisés avec le spectacle des supplices corporels, se figuraient le Sauveur en croix, suspendu de tout le poids du corps, le bas ventre enflé et les genoux affaissés, fléchis à gauche, la tête tombante, luttant avec les tourments d’une mort cruelle. Leur objet était, par conséquent, la souffrance corporelle en elle-même. Les Italiens, au contraire, dont les anciens tableaux (et c’est une remarque qui ne doit pas être omise) n’offrent que très rarement la représentation de la Vierge avec son fils, et du Christ crucifié, avaient soin de redresser le corps du Sauveur sur la croix. Ils avaient ainsi, comme il paraît, pour but l’idée de la victoire de l’esprit et non, comme les Grecs, l’image des souffrances du corps. Ce mode de conception, incontestablement plus noble, apparaît, de bonne heure, dans ce climat, plus favorisé, de l’occident.

Je dois me borner à ces indications.


II. Dans le développement libre de la peinture Italienne nous avons à chercher un autre caractère de l’art. Outre les sujets religieux de l’ancien et du nouveau Testament, de la vie des martyrs et des saints, elle emprunte la plupart de ses sujets à la mythologie grecque, rarement, au contraire, aux événements de l’histoire nationale, ou, les portraits