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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 2, trad. Bénard, 1860.djvu/27

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musique.

des détails, si l’œuvre d’art est d’un style pur, doit également reproduire la plus haute unité. Maintenant, sans doute aussi, une œuvre musicale ne doit pas manquer de cet enchaînement intérieur et de cette unité dans laquelle chaque partie rend les autres nécessaires. Mais d’abord ici, le développement est tout autre, et ensuite nous devons prendre l’unité dans un sens plus restreint.

Dans un thème musical, le sens qu’il doit exprimer est vite épuisé. Or, si on le répète ou qu’on le continue dans des oppositions et des accords plus étendus, alors ces répétitions et ce développement sur d’autres tons apparaissent facilement à, là raison comme superflus. Il semble que ce n’est plus alors qu’un exercice purement musical par lequel l’artiste se plaît à s’engager dans l’élément multiple des différences harmoniques, qui ne sont ni exigées par le fond même du sujet ni supportées par lui. Dans les arts figuratifs, au contraire, le développement de chaque partie dans les plus petits détails n’est lui-même qu’un moyen de faire ressortir le fond de la pensée totale dont il est comme la vivante analyse. On ne peut nier cependant que, dans un ouvrage musical, on ne puisse développer un thème de manière à y en ajouter un autre, qui se combine avec lui. Tous deux s’entremêlent, se continuent, se transforment, disparaissent pour reparaître alternativement, vaincus et victorieux.

Cela donne lieu à dès rapports déterminés, engendre des oppositions, des conflits, des transitions, des péripé-