Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/71

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ce du peuple hébreu. Chaque année, dans ses domaines, le Nil effaçait toute démarcation de terrain : la géométrie était pour l’Égypte une nécessité. Elle se familiarisa, par ses obélisques, avec la dynamique ; par ses pyramides, avec l’architecture. « L’Egypte, dit M. Fourier, a enseigné aux Grecs les procédés sans lesquels la culture et la peinture n’auraient pu faire aucun progrès : elle consacrait à ses dieux la poésie et la musique, et toutes les nations lui doivent, selon le témoignage de Platon, l’écriture alphabétique. Ses anciennes traditions nous représentent le conquérant Sésostris sous les traits d’Osiris, mais son cortège n’est pas celui des conquérants ordinaires. Au lieu de la foule des captifs, ou de la foule des soldats, c’est la foule des laboureurs qui le suit ; elle lui demande, non des armes, mais des leçons et des secours. Cette conception de la grandeur, car Sésostris personnifie la grandeur égyptienne, indique très bien sa nature et la vocation de ce peuple. Lycurgue, Solon, Thalès de Milet, Pythagore de Samos, Eudoxe, Démocrite, Hésiode, vinrent demander à l’Égypte les secrets de ses prêtres. La loi qui obligeait chaque citoyen d’Athènes à exercer une profession fut copiée, d’après Hérodote, sur la loi qui obligeait chaque citoyen de Memphis à vivre d’une industrie particulière. »

« La croyance égyptienne, dit quelque part Champollion, qui mêlait sans cesse la terre avec le ciel et l’homme avec Dieu, dans