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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/249

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dans une opulence qui les rend odieux, sans les rendre plus heureux.

En effet que peut ajouter au bon-

    vantés par leur luxe et leur police soient les pays où le plus grand nombre des hommes est plus malheureux que ne le sont les nations sauvages, si méprisées des nations policées. Qui doute que l’état du sauvage ne soit préférable à celui du paysan ? Le sauvage n’a point, comme lui, à craindre la prison, la surcharge des impôts, la vexation d’un seigneur, le pouvoir arbitraire d’un subdélégué ; il n’est point perpétuellement humilié et abruti par la présence journaliere d’hommes plus riches et plus puissants que lui : sans supérieur, sans servitude, plus robuste que le paysan, parcequ’il est plus heureux, il jouit du bonheur de l’égalité, et sur-tout du bien inestimable de la liberté, si inutilement réclamée par la plupart des nations.

    Dans les pays policés, l’art de la légis-