Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/258

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et de son avilissement. La félicité et la puissance apparente que le luxe communique durant quelques instants aux nations, est comparable à ces fievres violentes qui prêtent, dans le transport, une force incroyable au malade qu’elles dévorent, et qui semblent ne multiplier les forces d’un

    certains peuples, à main armée dans des pays assez fertiles pour les nourrir ; l’autre, d’établir des manufactures, de forcer les nations voisines d’y lever des marchandises, et de lui apporter en échange les denrées nécessaires à la subsistance d’un certain nombre d’habitants. Entre ces deux partis, le dernier est sans contredit le plus humain. Quel que soit le sort des armes, victorieuse ou vaincue, toute colonie qui entre à main armée dans un pays y répand certainement plus de désolation et de maux que n’en peut occasionner la levée d’une espece de tribut, moins exigé par la force que par l’humanité.