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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/103

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DE L’HOMME.

un habit, veut en changer souvent. C’est ainsi que tout se tient dans un gouvernement.

(8) « Lorsque je vois, disoit un grand roi, délicatesse et profusion sur la table du riche, du grand, et du prince, je soupçonne disette sur celle du peuple. J’aime à savoir mes sujets bien nourris, bien vêtus. Je ne tolere la pauvreté qu’à la tête de mes régiments. La pauvreté est brave, active, intelligente, parcequ’elle est avide de richesses, parcequ’elle poursuit l’or à travers les dangers, parceque l’homme est plus hardi pour conquérir que pour conserver, et le voleur plus courageux que le marchand. Ce dernier est plus opulent ; il apprécie mieux la vraie valeur des richesses : le voleur s’en exagere toujours le prix. »

(9) L’Angleterre a peu d’étendue, et toute l’Europe la respecte. Quelle preuve plus assurée de la sagesse de son administration, de l’aisance, du courage des