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SECTION VII, CHAP. I.

sur la conduite et la probité des hommes(1). Le dogme de la fatalité est le dogme presque général de l’orient : c’étoit celui des stoïciens. Ce qu’on appelle liberté, ou puissance de délibérer, n’est dans l’homme, disoient-ils, qu’un sentiment de crainte ou d’espérance successivement éprouvé lorsqu’il s’agit de prendre un parti du choix duquel dépend son bonheur ou son malheur. La délibération est donc toujours en nous l’effet nécessaire de notre haine pour la douleur, et de notre amour pour le plaisir(2). Que l’on consulte à ce sujet les théologiens. Un tel dogme, diront-ils, est destructif de toute vertu. Cependant les stoïciens n’étoient pas moins vertueux que les philosophes des autres sectes ; les princes turcs ne sont pas moins fideles à leurs traités que les princes catholiques ; le fataliste persan n’est pas