moins honnête dans son commerce que le chrétien français ou portugais. La pureté des mœurs est donc indépendante de la pureté des dogmes.
La religion païenne, quant à sa partie morale, étoit fondée, comme toute autre, sur ce qu’on appelle la loi naturelle. Quant à sa partie théologique ou mythologique, elle n’étoit pas très édifiante. On ne lit point l’histoire de Jupiter, de ses amours, et sur-tout du traitement fait à son pere Saturne, sans convenir qu’en fait de vertus les dieux ne prêchoient point d’exemple. Cependant la Grece et l’ancienne Rome abondoient en héros, en citoyens vertueux ; et maintenant la Grece moderne et la nouvelle Rome n’engendrent, comme le Brésil et le Mexique, que des hommes vils, paresseux, sans talents, sans vertus, et sans industrie.