Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
SECTION VII, CHAP. IV.

croyant, s’il est conséquent, qui ne dût vivre dans le célibat.

Dans cette religion, s’il est beaucoup d’appelés et peu d’élus, toute mere tendre doit tuer ses enfants nouveaux baptisés pour les faire jouir plutôt et plus sûrement du bonheur éternel. Dans cette religion, quelle est la mort à craindre ? La mort imprévue. La desirable est celle à laquelle on est préparé. Où trouver cette mort ? Sur l’échafaud. Mais elle suppose le crime : on osera donc le commettre[1]. Dans cette religion, quel usage faire de son argent ? Le donner aux moines pour tirer par leurs prieres et

  1. Un pareil fait arriva, il y a quatre ou cinq ans, en Prusse. Au sortir d’un sermon sur le danger d’une mort imprévue, un soldat tue une fille. « Malheureux ! lui dit-on, qui t’a fait commettre ce crime » ? — « Le desir du paradis,