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SECTION VII, CHAP. IV.

Je suppose qu’on voulût multiplier les voleurs, que faudroit-il faire ? Augmenter les impôts et les besoins des peuples ; obliger tout marchand de voyager avec une bourse d’or ; mettre moins de maréchaussée sur les routes ; abolir enfin les peines contre le vol : alors on verroit bientôt l’impunité multiplier le crime.

Ce n’est donc ni de la vérité d’une révélation, ni de la pureté d’un culte, mais uniquement de l’absurdité ou de la sagesse des lois, que dépendent les vices ou les vertus des citoyens[1]

  1. Platon avoir sans doute entrevu cette vérité lorsqu’il disoit : « Le moment où les villes et leurs citoyens seront délivrés de leurs maux est celui où la philosophie et la puissance, réunies dans le même homme, rendront la vertu victorieuse du vice ». M. Rousseau n’est pas de cet avis. « Mais, dit