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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/230

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SECTION VIII, CHAP. V.

à se mouvoir, et de l’ennui à n’être point mû ; il voudroit être remué sans se donner la peine de se remuer. Que de richesses pour se procurer ce mouvement étranger !

Ô indigents, vous n’êtes pas sans doute les seuls misérables. Pour adoucir vos maux, considérez cet opulent oisif, qui, passif dans presque tous ses amusements, ne peut s’arracher à l’ennui que par des sensations trop vives pour être fréquentes.

Si l’on me soupçonnoit d’exagérer ici le malheur du riche oisif, qu’on examine en détail ce que la plupart des grands et des riches font pour l’éviter ; on sera convaincu que cette maladie est du moins aussi commune que cruelle.