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SECTION VI, CHAP. VII.

subsistance. Alors l’indigence s’étend, le pauvre vend, le riche achete, le nombre des possesseurs diminue, et les lois deviennent de jour en jour plus séveres.

Des lois douces peuvent régir un peuple de propriétaires : la confiscation partielle ou totale des biens y suffit pour réprimer les crimes. Chez les Germains, les Gaulois, et les Scandinaves, des amendes plus ou moins fortes étoient les seules peines infligées aux différents délits.

Il n’en est pas de même lorsque les non-propriétaires composent la plus grande partie d’une nation. On ne les gouverne que par des lois dures. Un homme est-il pauvre, ne peut-on le punir dans ses biens ? il faut le punir dans sa personne ; et de là les peines afflictives. Ces peines, d’abord appliquées aux indigents, sont, par le laps