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DE L’HOMME,

du temps, étendues jusqu’aux propriétaires ; et tous les citoyens sont alors régis par des lois de sang : tout concourt à la établir.

Chaque citoyens possede-t-il quelque bien dans un état ? le desir de la conservation est sans contredit le vœu général d’une nation ; il s’y fait peu de vols. Le grand nombre, au contraire, y vit-il sans propriétés ? le vol devient le vœu général de cette même nation, et les brigands se multiplient. Or, cet esprit de vol généralement répandu nécessite souvent à des actes de violence.

Supposons que, par la lenteur des procédures criminelles, et la facilité avec laquelle l’homme sans propriété se transporte d’un lieu à l’autre, le coupable doive presque toujours échapper au châtiment, et que les crimes deviennent fréquents ; il faudra