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DE L’HOMME,

que de toutes les parties du monde l’Asie fut la premiere habitée et policée.

Son extrême population la soumit à des souverains. Ces souverains accumulerent des richesses de l’état sur un petit nombre de grands, les revêtirent d’un pouvoir excessif ; et ces grands alors se plongerent dans ce luxe, languirent dans cette corruption, c’est-à-dire dans cette indifférence pour le bien public, que l’histoire a toujours si justement reprochés aux Asiatiques.

    formes de gouvernement plus favorables les unes que les autres à l’union de l’intérêt public et particulier, il n’en est aucune où ce grand problême moral et politique ait été parfaitement résolu. Jusqu’à son entiere résolution, la seule multiplication des hommes doit en tout empire engendrer la corruption des mœurs.