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SECTION VI, CHAP. XV.

se ruine de la même maniere (22).

Telle est peut-être la principale cause du flux et du reflux des richesses dans les empires. Or, les richesses, en se retirant d’un pays où elles ont séjourné, y déposent presque toujours la fange de la bassesse et du despotisme. Une nation riche qui s’appauvrit passe rapidement du dépérissement à sa destruction entiere. L’unique ressource qui lui reste seroit de reprendre des mœurs mâles, les seules convenables à sa pauvreté (23). Mais rien de plus rare que ce phénomene moral : l’histoire ne nous en offre point d’exemple. Une nation tombe-t-elle de la richesse dans l’indigence ? cette nation n’attend plus qu’un vainqueur et des fers. Il fau-

    plus de l’étranger qu’elle ne lui porte ; elle doit donc s’appauvrir en plus ou moins de temps.