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DE L’HOMME,

On ne trouve de bonnes instructions que dans l’histoire de l’homme, dans celle des nations, de leurs lois, et des motifs qui les ont fait établir. Ce n’est pas dans de pareilles sources que le clergé permet de puiser les principes de la justice. Il sent qu’éclairés par cette étude les peuples mesureroient l’estime ou le mépris dû aux diverses actions sur l’échelle de l’utilité générale. Et quel respect alors auroient-ils pour les bonzes, les bramines, et leur prétendue sainteté ? Que feroient leurs macérations, leur haire, leur aveugle obéissance, et toutes ces vertus monacales qui ne contribuent en rien au bonheur national ? Il n’en est pas de même des vertus d’un citoyen, c’est-à-dire de la générosité, de la vérité, de la justice, de la fidélité à l’amitié, à sa parole, aux engagements pris avec la société dans laquelle on vit :