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SECTION X, CHAP. VIII.

de telles vertus sont vraiment utiles. Aussi nulle ressemblance entre un saint et un citoyen vertueux[1].

Le clergé, pour qu’on le croie utile, prétendoit-il que c’est à ses prieres que les hommes doivent leur probité[2] ?

  1. On peut être religieux sous un gouvernement arbitraire, mais non vertueux, parceque le gouvernement, en détachant l’intérêt des particuliers de l’intérêt public, éteint dans l’homme l’amour de la patrie. Rien, par conséquent, de commun entre la religion et la vertu.
  2. Que l’on quadruple les prêtres dans une province et les maréchaussées dans l’autre, quelle sera la moins infestée de voleurs ? Dix millions de dépense par an en cavaliers contiendront plus de frippons et de scélérats que cent cinquante millions par an en prêtres. Quelle épargne à faire pour une nation ! Quelle compagnie multipliée de brigands aussi à charge à l’état que tout un clergé ?