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SECTION X, CHAP. IX.

cipes du patriotisme et d’une frugalité austere, le jeune homme, odieux à ses compatriotes, eût, par sa probité mâle et courageuse, mis des obstacles à sa fortune. « Ô Grec trop durement vertueux, se fût alors écrié le pere, qu’as-tu fait de mon fils ? tu l’as perdu. Je desirois en lui cette médiocrité d’esprit, ces vertus molles et flexibles auxquelles on donne en Perse les noms de sagesse, d’esprit de conduite, d’usage du monde, etc. Ce sont de beaux noms, diras-tu, sous lesquels la Perse déguise les vices accrédités dans son gouvernement. Soit. Je voulois le bonheur et la fortune de mon fils. Son indigence ou sa richesse, sa vie ou sa mort, dépend du prince ; tu le sais : il falloit donc en faire un courtisan adroit ; et tu n’en as fait qu’un héros et un homme