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DE L’HOMME.

Qu’on n’imagine cependant pas que je veuille soutenir par des arguments théologiques la vérité de mes principes. Je ne dénonce point aux fanatiques ceux dont les opinions sur cet objet sont différentes des miennes. Les combattre avec d’autres armes que celles du raisonnement, c’est blesser par derriere l’ennemi qu’on n’ose regarder en face. L’expérience et la raison sont les seuls juges de mes principes. La vérité en fût-elle démontrée, je n’en conclurois pas que ces principes dussent être immédiatement et universellement adoptés. C’est toujours avec lenteur que la vérité se propage. Le Hongrois croit aux vampires long-temps après qu’on lui en a démontré la non-existence. L’ancienneté d’une erreur la rend long-temps respectable. Je ne me flatte donc pas de voir les hommes ordinaires abandonner pour mes opi-