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CONCLUSION.

nions celles dans lesquelles ils ont été élevés et nourris.

Que de gens, intérieurement convaincus de la fausseté d’un principe, le soutiennent parcequ’il est généralement cru, parcequ’ils ne veulent point lutter contre l’opinion publique ! Il est peu d’amateurs sinceres de la vérité, peu de gens qui s’occupent vivement de sa recherche, et la saisissent lorsqu’on la leur présente. Pour oser s’en déclarer l’apôtre, il faut avoir concentré tout son bonheur dans sa possession.

D’ailleurs à quels hommes est-il réservé de sentir d’abord la vérité d’une opinion nouvelle ? Au petit nombre de jeunes gens qui, n’ayant à leur entrée dans le monde aucune idée arrêtée, choisissent la plus raisonnable. C’est pour eux et la postérité que le philosophe écrit. Le