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DE L’HOMME.

chérissent même quelquefois l’indissolubilité de leur hymen.

S’il n’en est pas de même dans les professions du sacerdoce, des armes et de la magistrature, c’est qu’en ces diverses professions les époux se sont moins nécessaires l’un à l’autre. En effet, de quelle utilité la femme peut-elle être à son mari dans les fonctions de muphti, de visir, de cadi, etc. ? La femme alors n’est pour lui qu’une propriété de luxe et de plaisir. Telles sont les causes qui chez les différents peuples ont modifié d’une infinité de manieres l’union des deux sexes. Il est des pays où l’on a plusieurs femmes et plusieurs concubines ; d’autres où l’on s’épouse après deux ou trois ans de jouissance et d’épreuves. Il est enfin des contrées où les femmes sont en commun, où l’union des deux époux ne s’étend pas au-delà de la durée de leur amour. Or, supposons que, dans l’établissement d’une nouvelle forme de mariage, un législateur affranchi de la tyrannie des préjugés et