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DE L’HOMME.

accoutumer l’enfant à la fatigue de l’attention ; et, pour lui en faire contracter l’habitude, il faut, quoi qu’en dise M. Rousseau, employer quelquefois le ressort de la crainte. Ce sont les maîtres justes et séveres qui forment en général les meilleurs éleves. L’enfant, comme l’homme, n’est mu que par l’espoir du plaisir et la crainte de la douleur. L’enfant n’est-il point encore sensible au plaisir ? n’est-il point susceptible de l’amour de la gloire ? est-il sans émulation ? c’est la crainte du châtiment qui seule peut fixer son attention. La crainte est, dans l’éducation publique, une ressource à laquelle les maîtres sont indispensablement obligés de recourir, mais qu’ils doivent ménager avec prudence.

(9) Dans tout gouvernement où je ne puis être heureux que par le malheur des autres, je deviens méchant. Nul remede à ce mal qu’une réforme dans le gouvernement.

(10) Supposons que l’étude de la langue