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DE L’HOMME,

nistres, si souvent destructeurs des rois, en sont les appuis ; et qu’enfin l’autel est le soutien du trône.

On sait qu’à la Chine, aux Indes, et dans tout l’orient, les trônes s’affermissent sur leur propre masse : on sait qu’en occident ce furent les prêtres qui les renverserent ; que la religion, plus souvent que l’ambition des grands, créa des régicides ; que, dans l’état actuel de l’Europe, ce n’est que du fanatique que les monarques ont à se défendre. Ces monarques douteroient-ils encore de l’audace d’un corps qui les a si souvent déclarés ses justiciables ?

Cette orgueilleuse prétention eût à la longue, sans doute, éclairé les princes, si l’église, selon les temps et les circonstances, n’eût, sur ce point, successivement paru changer d’opinion.