Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BONHEUR.

CHANT QUATRIEME.

Compagne des Vertus, sublime Vérité,
Qu’instruit par tes leçons, guidé par ta clarté,
L’homme apprenne de toi que c’est le plaisir même,
L’ame de l’univers, le don d’un Dieu suprême,
Qui lui fera trouver, loin des mortels jaloux,
Son bonheur personnel dans le bonheur de tous.
Ô sainte Vérité, c’est dans ton temple auguste
Que l’homme doit puiser les notions du juste.
Aveuglé par l’erreur, trop long-temps on l’a vu
S’égarer dans le crime en cherchant la vertu.
Il est temps que la main décille sa paupiere.
Montre-lui qu’ici-bas ton utile lumiere
Peut seule y ramener un siecle de bonheur ;
Que le vice est enfin étranger à son cœur.
Si j’en crois l’Indien, il fut jadis un âge
Où de l’homme innocent le vrai fut le partage.
On ne voyoit par-tout que des cœurs vertueux,
Des esprits éclairés, et des mortels heureux.