Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/65

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qu’en reçoivent ses courtisans se rend et se propage jusqu’au dernier goujat. Voilà, j’imagine, dans un gouvernement le seul emploi auquel peuvent servir les intermédiaires. Dans un pays gouverné par les fantaisies d’un chef, ces intermédiaires qui l’assiegent cherchent encore à le tromper, à l’empêcher d’entendre les vœux et les plaintes du peuple sur les abus dont eux seuls profitent. Est-ce le peuple qui se plaint que l’on trouve dangereux ? Non, c’est celui qu’on n’écoute pas. Dans ce cas, les seules personnes à craindre dans une nation sont celles qui l’empêchent d’être écoutée. Le mal est à son comble quand le souverain, malgré les flatteries des intermédiaires, est forcé d’entendre les cris de son peuple arrivés jusqu’à lui. S’il n’y remédie promptement, la chûte de l’empire est prochaine. Il peut être