Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/101

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tention sans s’appercevoir que, si dans tous les instants de la journée il n’estime point le même homme précisément au même degré, c’est toujours à quelques unes de ces contradictions, inévitables dans le commerce intime et journalier, qu’il doit attribuer la perpétuelle variation du thermometre de son estime : aussi tout homme dont les idées ne sont point analogues à celles de la société en est-il toujours méprisé.

Le philosophe, qui vivra avec des petits-maîtres sera l’imbécille et le ridicule de leur société ; il s’y verra joué par le plus mauvais bouffon, dont les plus fades quolibets passeront pour d’excellents mots ; car le succès des plaisanteries dépend moins de la finesse d’esprit de leur auteur que de son attention à ne ridiculiser que les idées désagréables à sa société. Il en est des