Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/124

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d’idées plus généralement intéressantes.

En effet, si les mœurs, les inclinations, les préjugés et le caractere des rois ont beaucoup d’influence sur le bonheur ou le malheur public ; si toute connoissance à cet égard est intéressante ; la conversation d’un homme attaché à la cour, qui ne peut parler de ce qui l’occupe sans parler souvent de ses maîtres, est donc nécessairement moins insipide que celle du bourgeois. D’ailleurs les gens du monde étant en général fort au-dessus des besoins, et n’en ayant presque point d’autre à satisfaire que celui du plaisir, il est encore certain que leur conversation doit à cet égard profiter des avantages de leur état : c’est ce qui rend en général les femmes de la cour si supérieures aux autres femmes en graces, en esprit, en agré-