Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/193

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punissoit que la mal-adresse du voleur surpris[1]. Quoi de plus bizarre que cette coutume ? Cependant, si l’on se rappelle les lois de Lycurgue, et le mépris qu’on avoit pour l’or et l’argent dans une république où les lois ne donnoient cours qu’à une monnoie d’un fer lourd et cassant, on sentira que les vols de poules et de légumes

  1. Le vol est pareillement en honneur au royaume de Congo ; mais il ne doit point être fait à l’insu du possesseur de la chose volée : il faut tout ravir de force. Cette coutume, disent-ils, entretient le courage des peuples. Chez les Scythes, au contraire, nul crime plus grand que le vol ; et leur maniere de vivre exigeoit qu’on le punît sévèrement. Leurs troupeaux erroient çà et là dans les plaines : quelle facilité à dérober, et quel désordre, si l’on eût toléré de pareils vols ! Aussi, dit Aristote, a-t-on chez eux établi la loi pour gardienne des troupeaux.