Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/20

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sonnellement utiles. Un juge absout un coupable, un ministre éleve aux honneurs un sujet indigne ; l’un et l’autre sont toujours justes au dire de leurs protégés : mais, que le juge punisse, que le ministre refuse, ils seront toujours injustes aux yeux du criminel et du disgracié.

Si les moines, chargés sous la premiere race d’écrire la vie de nos rois, ne donnerent que la vie de leurs bienfaiteurs ; s’ils ne désignerent les autres regnes que par ces mot NIHIL FECIT ; et s’ils ont donné le nom de rois fainéants à des princes très estimables ; c’est qu’un moine est un homme, et que tout homme ne prend dans ses jugements conseil que de son intérêt.

Les chrétiens, qui donnoient avec justice le nom de barbarie et de crime aux cruautés qu’exerçoient sur eux les païens, ne donnerent-ils pas le nom