Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/245

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veines d’or. Partout où le luxe est nécessaire, c’est une inconséquence politique que de regarder la galanterie comme un vice moral ; et, si l’on veut lui conserver le nom de vice, il faut alors convenir qu’il en est d’utiles dans certains siecles et certains pays, et que c’est au limon du Nil que l’Égypte doit sa fertilité.

En effet, qu’on examine politiquement la conduite des femmes galantes, on verra que, blâmables à certains égards, elles sont à d’autres fort utiles au public ; qu’elles font, par exemple, de leurs richesses un usage communément plus avantageux à l’état que les femmes les plus sages. Le desir de plaire, qui conduit la femme galante chez le rubanier, chez le marchand d’étoffes ou de modes, lui fait non seulement arracher une infinité d’ouvriers à l’indigence où les réduiroit