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d’hommes soumis à la même forme de gouvernement : principe dont personne ne connoît toute l’étendue ni la fécondité ; principe qui renferme toute la morale et la législation, que beaucoup de gens répetent sans l’entendre, et dont les législateurs même n’ont encore qu’une idée superficielle, du moins si l’on en juge par le malheur de presque tous les peuples de la terre[1].

  1. Dans la plupart des empires de l’Orient, on n’a pas même l’idée du droit public et du droit des gens. Quiconque voudroit éclairer les peuples sur ce point s’exposeroit presque toujours à la fureur des tyrans qui désolent ces malheureuses contrées. Pour violer plus impunément les droits de l’humanité, ils veulent que leurs sujets ignorent ce qu’en qualité d’hommes ils sont en droit d’attendre du prince, et le contrat tacite qui le lie à ses peuples. Quelque raison qu’à cet égard ces princes apportent de leur conduite, elle ne peut jamais être fondée que sur le desir pervers de tyranniser leurs sujets.