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autres, doux au-dehors et barbares au-dedans, ont la voix de Jacob et les mains d’Ésaü : indifférents aux actions honnêtes, ils se jugent vertueux, non sur ce qu’ils font, mais seulement sur ce qu’ils croient ; la crédulité des hommes est selon eux l’unique mesure de leur probité[1]. Ils haïssent mortellement, disoit la reine Christine, quiconque n’est pas leur

    fais du mal aux hommes. Si les chrétiens, à l’occasion de Saturne ou du Moloch carthaginois, auquel on sacrifioit des hommes, ont tant de fois répété que la cruauté d’une pareille religion étoit une preuve de sa fausseté ; combien de fois nos prêtres fanatiques n’ont-ils pas donné lieu aux hérétiques de rétorquer contre eux cet argument ! Parmi nous que de prêtres de Moloch !

  1. Aussi ont-ils toutes les peines du monde à convenir de la probité d’un hérétique.