Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/108

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ne cessent d’effaroucher les foibles esprits par le mot de nouveauté.

    point, les théologiens s’accommoderont après s’être dit quelques injures. Ce fait est prouvé par la paix dont on jouit dans les pays tolérants. Mais, réplique-t-on, cette tolérance, convenable à certains gouvernements, seroit peut-être funeste à d’autres. Les Turcs, dont la religion est une religion de sang et le gouvernement une tyrannie, ne sont-ils pas encore plus tolérants que nous ? On voit des églises à Constantinople, et point de mosquées à Paris ; ils ne tourmentent point les Grecs sur leur croyance, et leur tolérance n’allume point de guerre.

    À considérer cette question en qualité de chrétien, la persécution est un crime. Presque par-tout, l’évangile, les apôtres et les peres, prêchent la douceur et la tolérance. S. Paul et S. Chrysostome disent qu’un évêque doit s’acquitter de sa place en gagnant les hommes par la persuasion, et non par la contrainte. Les évê-