Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/258

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l’examen, les hommes acceptent indifféremment en entrant dans le monde toutes les idées vraies ou fausses qu’on leur présente[1] ; et pourquoi enfin,

  1. La crédulité dans les hommes est en partie l’effet de leur paresse. On a l’habitude de croire une chose absurde, on en soupçonne la fausseté ; mais, pour s’en assurer pleinement, il faudroit s’exposer à la fatigue de l’examen : on veut se l’épargner, et l’on aime mieux croire que d’examiner. Or, dans cette situation de l’ame, des preuves convaincantes de la fausseté d’une opinion nous paroissent toujours insuffisantes. Il n’est point alors de raisonnements ou de contes ridicules auxquels on n’ajoute foi. Je ne citerai qu’un exemple, tiré de la relation du Tunquin, par Marini, Romain. « On vouloit, dit cet auteur, donner une religion aux Tunquinois ; on choisit celle du philosophe Rama, nommé Thic-ca au Tunquin. Voici l’origine ridicule