Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/101

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l’amitié sous ce point de vue, et de s’en former des idées nettes.

    l’ami en qui nous avons le plus de confiance, et dont nous estimons le plus l’ame, l’esprit et le caractere, devienne tout-à-coup aveugle, sourd et muet, nous regretterons en lui la perte de notre ancien ami : nous respecterons encore sa momie ; mais, dans le fait, nous ne l’aimons plus, parceque ce n’est pas un tel homme que nous avons aimé. Un contrôleur-général est-il disgracié ? on ne l’aime plus : c’est précisément l’ami devenu tout-à-coup aveugle, sourd et muet. Il n’en est pas cependant moins vrai que l’homme avide d’argent n’ait eu beaucoup de tendresse pour celui qui pouvoit lui en procurer. Quiconque a ce besoin d’argent est ami né du contrôle-général et de celui qui l’occupe. Son nom peut être inscrit dans l’inventaire des meubles et ustensiles appartenants à la place. C’est notre vanité qui nous fait refuser le nom