Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/129

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ment aux lois de Lycurgue, les belles et jeunes Lacédémoniennes s’avançoient, demi-nues, en dansant, dans l’assemblée du peuple. C’étoit là qu’en présence de la nation elles insultoient par des traits satyriques ceux qui avoient marqué quelque foiblesse à la guerre, et qu’elles célébroient par leurs chansons les jeunes guerriers qui s’étoient signalés par quelques exploits éclatants. Or qui doute que le lâche, en butte, devant tout un peuple aux railleries ameres de ces jeunes filles, en proie aux tourments de la honte et de la confusion, ne dût être dévoré du plus cruel repentir ? Quel triomphe, au contraire, pour le jeune héros qui recevoit la palme de la gloire des mains de la beauté, qui lisoit l’estime sur le front des vieillards, l’amour dans les yeux de ces jeunes filles, et l’assurance de ces