Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/130

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faveurs dont l’espoir seul est un plaisir ! Peut-on douter qu’alors ce jeune guerrier ne fût ivre de vertu ? Aussi les Spartiates, toujours impatients de combattre, se précipitoient avec fureur dans les bataillons ennemis ; et, de toute part environnés de la mort, ils n’envisageoient autre chose que la gloire. Tout concouroit dans cette législation à métamorphoser les hommes en héros. Mais, pour l’établir, il falloit que Lycurgue, convaincu que le plaisir est le moteur unique et universel des hommes, eût senti que les femmes, qui, par-tout ailleurs, sembloient, comme les fleurs d’un beau jardin, n’être faites que pour l’ornement de la terre et le plaisir des yeux, pouvoient être employées à un plus noble usage ; que ce sexe, avili et dégradé chez presque tous les peuples du monde, pouvoit entrer en