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lumieres : d’où il résulte que la nature n’a pas donné à tous les hommes d’égales dispositions à l’esprit.

Pour répondre à cette objection, il n’est pas nécessaire d’examiner si tous les hommes sont également sensibles : cette question, peut-être plus difficile à résoudre qu’on ne l’imagine, est d’ailleurs étrangere à mon sujet. Ce que je me propose, c’est d’examiner si tous les hommes ne sont pas du moins susceptibles de passions assez fortes pour les douer de l’attention continue à laquelle est attachée la supériorité d’esprit.

C’est à cet effet que je réfuterai d’abord l’argument tiré de la sensibilité de certaines nations aux passions de la gloire et de la vertu ; argument par lequel on croit prouver que tous les hommes ne sont pas susceptibles de passions. Je dis donc que l’insensi-