Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/146

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ces mêmes hommes, par la nature même de leurs passions, fussent restés fideles à la vertu ; bien différents en ce point de ces intrigants et de ces avares que la bassesse et l’obscurité de leurs crimes met journellement dans l’occasion d’en commettre de nouveaux.

Après avoir montré comment la même passion qui nous nécessite à l’amour et à la pratique de la vertu peut, en des temps et des gouvernements différents, produire en nous des vices contraires, essayons maintenant de percer plus avant dans le cœur humain, et de découvrir pourquoi, dans quelque gouvernement que ce soit, l’homme, toujours incertain dans sa conduite, est, par ses passions, déterminé tantôt aux bonnes, tantôt aux mauvaises actions ; et pourquoi son cœur est une arêne toujours