Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/149

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deux Romains. Cependant le premier, surpris par un mouvement d’avarice, fit quelques vexations dans son gouvernement ; et le second, touché des prieres de sa fille, obtint du sénat, en faveur de Bibulus son gendre, une grace qu’il avoit fait refuser à Cicéron son ami, comme contraire à l’intérêt de la république. Voilà la cause de ce mêlange de vice et de vertu qu’on apperçoit dans tous les cœurs, et pourquoi sur la terre il n’est point de vice ni de vertu pure.

Pour savoir maintenant ce qui fait donner à un homme le nom de vertueux ou de vicieux, il faut observer que, parmi les passions dont chaque homme est animé, il en est nécessairement une qui préside principalement à sa conduite, et qui dans son ame l’emporte sur toutes les autres.

Or, selon que cette derniere y