Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/157

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défaut de talent qui nous préserve d’un vice ; c’est souvent à ce même défaut qu’on doit le complément de ses vertus.

On est, au contraire, d’autant moins honnête qu’il faut pour nous porter au crime des motifs de plaisirs moins puissants. Tel est, par exemple, celui de quelques empereurs de Maroc qui, uniquement pour faire parade de leur adresse, enlevent d’un seul coup de sabre, en se mettant en selle, la tête de leur écuyer.

Voilà ce qui différencie de la maniere la plus nette, la plus précise, et la plus conforme à l’expérience, l’homme vertueux de l’homme vicieux : c’est sur ce plan que le public feroit un thermometre exact ; où seroient marqués les divers degrés de vice ou de vertu de chaque citoyen, si, perçant au fond des cœurs, il