Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoit y découvrir le prix que chacun met à sa vertu. L’impossibilité de parvenir à cette connoissance l’a forcé à ne juger des hommes que par leurs actions ; jugement extrêmement fautif dans quelques cas particuliers, mais en total assez conforme à l’intérêt général, et presque aussi utile que s’il étoit plus juste.

Après avoir examiné le jeu des passions, expliqué la cause du mêlange de vices et de vertus qu’on apperçoit dans tous les hommes, avoir posé la borne de la vertu humaine, et fixé enfin l’idée qu’on doit attacher au mot vertueux, on est maintenant en état de juger si c’est à la nature ou à la législation particuliere de quelques états qu’on doit attribuer l’indifférence de certains peuples pour la vertu.

Si le plaisir est l’unique objet de la recherche des hommes, pour leur