Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/162

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time et de la gloire, et sur l’horreur du mépris, plus effrayant que la mort même. J’en prends pour exemple la réponse que le Spectateur anglais fait faire à Pharamond par un soldat duelliste à qui ce prince reprochoit d’avoir contrevenu à ses ordres : « Comment, lui répondit-il, m’y serois-je soumis ? Tu ne punis que de mort ceux qui les violent, et tu punis d’infamie ceux qui y obéissent. Apprends que je crains moins la mort que le mépris. »

Je pourrois conclure de ce que j’ai dit que ce n’est point de la nature, mais de la différente constitution des états, que dépend l’amour ou l’indifférence de certains peuples pour la vertu ; mais, quelque juste que fût cette conclusion, elle ne seroit cependant pas assez prouvée, si, pour jeter plus de jour sur cette matiere, je