Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/163

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ne cherchois plus particuliérement dans les gouvernements, ou libres ou despotiques, les causes de ce même amour ou de cette même indifférence pour la vertu. Je m’arrêterai d’abord au despotisme ; et, pour en mieux connoître la nature, j’examinerai quel motif allume dans l’homme ce desir effréné d’un pouvoir arbitraire, tel qu’on l’exerce dans l’Orient.

Si je choisis l’Orient pour exemple, c’est que l’indifférence pour la vertu ne se fait constamment sentir que dans les gouvernements de cette espece. En vain quelques nations voisines et jalouses nous accusent-elles déjà de ployer sous le joug du despotisme oriental : je dis que notre religion ne permet pas aux princes d’usurper un pareil pouvoir ; que notre constitution est monarchique et