Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/205

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l’antichambre des eunuques pour y briguer l’honneur honteux d’en être le jouet, ne donnassent le nom de férocité au noble orgueil qui défendoit aux Grecs de se prosterner devant le grand roi ?

Un peuple esclave doit nécessairement jeter du ridicule sur l’audace, la magnanimité, le désintéressement, le mépris de la vie, enfin sur toutes les vertus fondées sur un amour extrême de la patrie et de la liberté. On devoit en Perse traiter de fou, d’ennemi du prince, tout sujet vertueux qui, frappé de l’héroïsme des Grecs, exhortoit ses concitoyens à leur ressembler, et à prévenir, par une prompte réforme dans le gouvernement, la ruine prochaine d’un empire où la vertu étoit méprisée[1]. Les Perses,

  1. Au moment que trois cents Spar-