Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/211

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tour subjugué l’Asie : cependant il n’en est aucun qui, sensible aux maux de l’humanité, ait profité de sa victoire pour décharger les Orientaux du poids de la misere et de l’avilissement dont les accable le despotisme. Aucun d’eux n’a détruit ces maisons de douleurs et de larmes où la jalousie mutile sans pitié les infortunés destinés à la garde de ses plaisirs, et condamnés au supplice d’un desir toujours renaissant et toujours impuissant. On n’a donc pour l’action de Gélon qu’une estime hypocrite ou de préjugé.

Nous honorons la valeur, mais moins qu’on ne l’honoroit à Sparte : aussi n’éprouvons-nous pas à l’aspect d’une ville fortifiée le sentiment de mépris dont étoient affectés les Lacédémoniens. Quelques-uns d’eux, passant sous les murs de Corinthe, « Quelles femmes, demanderent-ils, habitent